Avec le Marathon, c’est la fête du sport à Marrakech
Photos et reportage Dominique Roudy
Marathon, semi-marathon course des enfants, course de Bienvenue, et parenthèse « mobilité douce » avec la balade à vélo, c’était l’effervescence totale à Marrakech le dernier week-end de janvier. Depuis maintenant 35 ans la tradition est bien ancrée dans la ville ocre à tel point que les organisateurs de l’association Le Grand Atlas durent faire face à l’arrivée massive de sportifs (plus de 15 000) ce qui ne fut pas une mince affaire.

Cet événement devenu incontournable représente incontestablement une belle vitrine pour Marrakech. Une sorte de fête des sports car, en dehors du moment phare : le marathon international avec la présence d’une bonne dizaine de « top runners » principalement africains qui s’élancent à la fraîche pour 42,195 km devant les 2 500 athlètes, c’est toute une ambiance festive, conviviale ou le mot « partage » s’écrit en majuscule. L’ambiance est montée crescendo durant la semaine qui a précédé l’événement avec des multiples animations à la clé dans le Village du Marathon. Le partage, parlons-en ! Dès les premières heures de la matinée du samedi, la veille du « jour J », place est donnée à la mobilité douce avec une balade à vélo en guise d’ouverture aux courses. En toute décontraction, une trentaine de cyclistes ont pris un plaisir à pédaler à deux pas de la place Jemaa el Fna dans une ville encore endormie.

Quelle ambiance !
C’est au tour des enfants d’en découdre avec une course sur un parcours de 3,6 km en plein cœur du quartier de Gueliz. Ces jeunes, âgés de 5 à 14 ans, ne tiennent pas en place et dès que les 1 200 enfants sont lâchés c’est une véritable marée humaine qui court, et qui court pour récupérer cette superbe médaille.
Les jeunes se concentrent autour de leur coach Le départ de la course des Enfants vient d'être donné Les enfants s'échauffent en groupe
Histoire de dire, comme l’ont fait remarquer les encadrants des 300 élèves des établissements français de Marrakech (école Auguste Renoir et lycée Victor Hugo) : « pour rien au monde ils ne voudraient manquer cette course, car pour ces jeunes cela représente une certaine fierté d’avoir pu boucler le parcours et, peu importe la place obtenue et le temps réalisé… ».
Un parcours de 3,6 km qu’emprunteront ensuite en milieu de matinée près de 400 adultes qui seront, pour la plupart, sur la grille de départ le lendemain pour le marathon ou le semi-marathon. Là, pour la course de Bienvenue, il n’est pas question de chronomètre, mais de se familiariser, notamment pour ceux qui en sont à leur première participation, aux conditions climatiques, au revêtement de la chaussée, ainsi qu’avec cette ambiance hors du commun.

L’organisation du marathon joue la carte de l’environnement
Dimanche, c’est le grand jour. Bien avant d’arriver dans la zone de départ, échauffement oblige, ça court dans tous les sens. Mais au moment où Mohamed Knidiri, président de l’association Le Grand Atlas, abaisse le drapeau pour donner le départ aux marathoniens, puis aux semi-marathoniens 45 minutes plus tard, c’est la délivrance et le moyen pour chacun de s’exprimer sur un parcours modifié par rapport à l’année passée.

«Tout d’abord, nous avons voulu modifié le tracé, commentent conjointement le président et Mohamed Karouach, secrétaire général, pour que le parcours soit plus rapide avec moins de virage, tout en restant aussi plat et ce, dans l’espoir d’enregistrer de meilleures performances. Et puis, notre souhait c’était également de faire passer les coureurs par les grands jardins, les remparts, les grands boulevards afin de leur montrer les richesses de Marrakech, dont de nombreux monuments sont inscrits au patrimoine de l’UNESCO.Il faut aussi savoir que nous avons fait de cette journée du marathon du 26 janvier ‘’une journée sans voiture’’ pour encourager, motiver les gens à ne pas utiliser leur véhicule le dimanche matin. Depuis que Marrakech a été capitale mondiale de l’environnement en 2016 avec la COP22 nous faisons de Marrakech une ville qui protège l’environnement, qui essaye de combattre la pollution, et nous voulons résolument que le marathon soit intégré dans cette politique ».
2 500 marathoniens et 12 500 semi-marathoniens

Point de record chronométrique tant au niveau du marathon, qu’avec le semi-marathon aussi bien chez les hommes, que chez les femmes. Le Kenyan Alfonce Kigen Kibiwott a remporté la marathon en 2h 08mn 48s (le record de l’épreuve en 2h 06mn 32s date de 2020) et la première marathonienne est l’Ethiopienne Beyenne Tifri Tsegaye en 2h 24mn 44s.Le semi-marathon est revenu au Marocain Aziz Aitourkia en bouclant les 21,097 km en 1h 01mn 35s et à la Bahreïnne d’origine Kényane Violah Jepchumba Kilonzoa en 1h 10mn 42s.

Par contre, le record de participants a été battu puisque plus de 15 000 coureurs ont été passé la ligne d’arrivée, et on ne compte pas ceux qui ont pris part à l’épreuve avec le dossard de l’année passée, histoire de se voir accrocher autour du cou la médaille de « finisher ». Sachez que la moitié des marathoniens sont venus des cinq continents, tandis que près de 25 % des semi-marathoniens sont venus de l’étranger, dont un peu près la moitié de France, soit 1600 athlètes.


La parole est à…Steven Mitsler, marathonien lorrain de Champigneulles
« Un parcours agréable, très roulant avec peu de virage »
Habitué des marathons, notamment internationaux comme ceux de Berlin et Athènes qu’il a couru en 2024, le Lorrain Steven Mitsler avait participé au semi-marathon de Marrakech en 2023, et pour sa première participation au marathon de la ville ocre il a parcouru les 42,195 km en 2h 33’ 31’’.« Je dois reconnaître que le parcours était très roulant avec très peu de virage ce qui très intéressant. La première partie de la course était rapide et relativement facile avec du faux plat descendant. Par contre, entre le 23ème et le 38ème kilomètres, notamment au passage du 31ème km un peu casse-pattes à un moment décisif, le faux plat était montant avant une fin de marathon avec un nouveau faux plat favorable. Dans des conditions plutôt correctes : frais au départ, mais agréables, et une seconde partie de parcours plus facile où la chaleur commençait à se ressentir vers l’arrivée, je suis satisfait de mon chrono d’autant que dimanche je n’avais pas de jambe... ».
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