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OCTOBRE ROSE 2020 : Indécents mes seins ?



Photos copyright François Rousseau.

OCTOBRE a toujours été le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Malgré

la crise sanitaire liée à la Covid-19, cette campagne annuelle est soutenue par de nombreuses associations, hôpitaux, cliniques, fondations, établissements de santé et de bien-être, marques de beauté cosmétiques et capillaires ou de mode…un programme d’échanges, de rencontres, de conférences, de soins et ateliers en distanciel ou en présentiel.

A la fois cancer le plus fréquent et le plus mortel chez la femme : 59 000 sont détectés chaque année en France et près de 12 000 femmes en décèdent.

Or nombreuses sont celles qui n’ont pas répondu présente cette année à l’invitation au dépistage organisé par leur département, qu’elles reçoivent tous les 2 ans dans leur boîte à lettres jusqu’à la veille de leurs 75 ans : peur du virus ou peur du diagnostic pour certaines qui jettent systématiquement leur courrier pour ne pas savoir. « C’est pourtant le seul moyen de prévention reconnu qui permet la détection précoce de tumeurs de petite taille (souvent associée à une échographie). Pris à temps, le traitement sera moins lourd, plus efficace et épargnera bien des souffrances. » souligne la Fédération nationale des Comités Féminins pour le dépistage des cancers ».


Chantal Thomass

En 2020, les cancérologues s’alarment et ont constaté une baisse des consultations pendant la période du confinement. « Certains cancers, comme celui du sein, sont à évolution lente et les conséquences d’un retard ou d’une pause dans la prise en charge ne sont pas, sauf cas particuliers, préjudiciables. Mais il faut toutefois rappeler et souligner que d’autres pathologies, comme le cancer du côlon, mettent, elles, plus de temps avant d’être détectées. Il devient alors essentiel, voire vital, pour le patient de ne pas se couper du système médical. » constate Dr Julien Seror, chirurgien-cancérologue spécialisé dans les cancers du sein et gynécologiques.

Sachez que les Centres de radiologie peuvent vous recevoir depuis la fin du confinement : ils ont adapté leurs pratiques professionnelles selon les dernières recommandations sanitaires en vigueur. Toutefois les patientes Covid-19 et les personnes en isolement ou en quatorzaine du fait d’un cas contact doivent reporter la réalisation de leur mammographie à l’issue de leur période de contagiosité. Source : Centre de coordination Ile-de-France.

L’association RoseUp a demandé à 19 personnalités de s’engager pour promouvoir le dépistage : une campagne féministe qui rappelle aux françaises que montrer leurs seins dans ce cadre permet de sauver des vies et n’est en aucun cas indécent. On se souvient que le comité du concours Miss France a disqualifié Anaëlle Guimbi une candidate qui avait posé, poitrine dévoilée, pour la promotion d’Octobre Rose.

L’association RoseUp dénonce l’incohérence et le sexisme à travers une campagne de12 portraits. Une personnalité apparaît, seule sur la photo, la poitrine habillée de fleurs. Elle nous interpelle : « Indécents, mes seins ? »


Françoise Laborde

Témoignage : « Sanctionner Anaëlle est purement scandaleux. D’autant plus en cette période de pandémie où l’on déplore une baisse du nombre de femmes dépistées. L’idée que le corps des femmes soit honteux et doit être caché est d’une bêtise abyssale. On s’est battues pour nos droits en brûlant nos soutien-gorge, et aujourd’hui notre société tombe dans une pudibonderie maladive. » FRANCOISE LABORDE, journaliste, présentatrice de télévision.

Témoignage : « Il n’y a rien d’indécent à

Babette de Rozières

montrer ses seins. Pour le shooting, on nous a proposé d’enfiler un débardeur couleur chair sur lequel on ajouterait en postproduction des fleurs. Moi, je n’ai pas voulu : j’ai préféré ôter mon soutien-gorge. Je ne le fais jamais, sauf devant mon mari. Je suis assez pudique. Mais là, j’avais l’impression d’être habillée, parce que je défendais une cause. Je représentais toutes ces femmes qui ont un cancer et qui doivent montrer leurs seins, parfois mutilés par la maladie et les traitements. BABETTE DE ROZIERES, Chef cuisinier.


Mercédes Erra

Témoignage : « J’ai eu un cancer du sein lorsque j’avais 60 ans. Chaque année, je vais faire une mammographie et une échographie : ma radiologue a détecté une tumeur -nichée sous le pli du sein- uniquement à l’échographie. C’était un cancer de stade 3, elle a été étonnée qu’il soit devenu aussi virulent en si peu de temps. Le lendemain j’étais chez le chirurgien pour me faire opérer. J’ai échappé à la chimiothérapie, mais j’ai eu 30 séances de radiothérapie. Il faut répéter aux femmes que le dépistage peut leur sauver la vie. Il a sauvé la mienne. » MERCEDES ERRA, femme d’affaires.

Témoignage : « Le cancer est une ombre qui plane sur chacune de nous. Et, à un moment ou

Christine Kelly

un autre, cette ombre nous rattrape. Il faut être plus rapide qu’elle et se faire dépister régulièrement. » CHRISTINE KELLY, journaliste de télévision, écrivain.

Plus d’infos

Fondée par des patients et leurs proches, l’association RoseUp informe, soutient les personnes touchées par le cancer, défend leurs droits. Elle édite un magazine semestriel haut de gamme gratuit pour répondre à toutes vos interrogations, vos doutes, vous livrant des actualités, vous suggérant plein d’idées pour votre mieux-être. « Rose Magazine » pour voir la vie en rose avant et après la maladie. Distribué dans les hôpitaux.

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